Le Japon est un pays fascinant.
Il possède des villes tentaculaires, modernes et bien organisées. Vous pourrez aussi y découvrir des paysages ruraux et montagneux de toute beauté. Le Japon est également connu pour son avance technologique. Ce pays investit beaucoup en recherches et développement. Les japonais sont très férus de nouvelles technologies. Ceci étant, le peuple japonais est aussi imprégné par ses traditions et sa culture ancestrale. C’est un pays constitué de nombreux contrastes mais qui arrive à les concilier de manière harmonieuse.
Langue parlée
Le Japon est très homogène d’un point de vue linguistique : 99,2% des habitants ont le japonais pour langue maternelle. La famille japonaise compte encore une dizaine de « petites » langues, en voie de disparition : amami, kyukyu, kikai, miyako… La langue aïnou (Hokkaido) est en perdition : 15 locuteurs en 1996. Le coréen est parlé par 0,5% de la population ; le chinois, par 0,16%. On trouve sans trop de difficultés des Japonais anglophones dans les grandes villes.
Peuple
Les Japonais sont issus de vagues d’immigration anciennes venues de Chine, de Corée et du Pacifique. Aujourd’hui, la population est très homogène, l’immigration faible, le taux de fécondité bas et le problème démographique préoccupant. Les Aïnous, aborigènes d’Hokkaido, sont environ 150 000.
Réligion
Le shintoïsme est la religion traditionnelle du Japon (polythéisme et sacralisation de la nature). Il imprègne profondément la sensibilité japonaise ; la figure de l’empereur lui est liée. Le bouddhisme est arrivé au VIe siècle via la Chine et s’est adapté aux réalités locales. L’école chan, en particulier, qui se fit « zen » au pays du Soleil Levant. Des courants shinto-bouddhistes sont apparus. Le christianisme a eu une histoire chaotique ; aujourd’hui, catholiques et protestants s’affirment, mais ils sont ultra minoritaires. Dans la pratique, les Japonais ont une attitude utilitaire et syncrétique à l’égard des religions : on y a recours selon les « puissances » qu’elles représentent.
Fête Nationale
11 février : jour anniversaire de la fondation de l’Etat (en 660 avant JC).
Histoire
L’idéologie impériale du VIIIe siècle a établi que le Japon était né en 660 avant JC, sous l’empereur Jimmu. Le Japon nait donc, comme d’habitude, de l’éparpillement des pouvoirs et de l’unité du mythe. De -300 à 300, la civilisation Yayoi est, elle, historique. Installée dans l’ouest et le sud de l’archipel, elle a développé la riziculture, la métallurgie, le shintoïsme… C’est à cette époque qu’apparait Tokyo. Puis vient la période Yamato (du IIIe au VIIIe siècle), troublée par les luttes de clans, mais durant laquelle s’esquisse l’idée d’un Etat. La Chine marque le Japon de son empreinte : codification, confucianisme… Le bouddhisme touche le japon sous sa forme sinisée (538) ; il devient rapidement la religion de la cour, où l’empereur jouit d’un réel pouvoir. En 710, on construit une capitale fixe à Nara (Kansai). En 794, elle est transportée à Heian Kyo (Kyoto). L’ère Heian (« Paix ») commence (du VIIIe au XIIe siècle). Elle verra l’apogée de la civilisation impériale. Les arts et la littérature fleurissent. Le bouddhisme voit naitre des écoles proprement japonaises (sectes ésotériques Tendai et Shingon, par exemple). Mais ces succès de haute culture épuisent l’économie, qui s’étiole et meurt : la monnaie disparait, les échanges se raréfient. Le pouvoir impérial s’effondre. De puissantes familles, et réalistes, entendent prendre les choses en main. Elles vont, pendant la période féodale (du XIIe au XVIe siècle), gouverner leurs fiefs et se faire la guerre par l’intermédiaire de leurs shoguns (gouverneurs militaires). Au XIIIe siècle, deux tentatives d’invasion mongoles sont repoussées ; en revanche, les relations avec la Chine, un moment suspendues, sont renouées (XIVe siècle). Au XVIe siècle, trois grands généraux vont être comme les trois coups annonciateurs de la réunification de l’Etat : Oda Nobunaga (1534-1582), Toyotomi Hideyoshi (1536-1598) et Tokugawa Ieyasu (1543-1616). La période de shogunat des Tokugawa, ou période Edo, ancien nom de Tokyo, leur capitale, durera du début du XVIIe siècle à 1868. Le pays est unifié, mais se referme sur lui-même ; il ne garde de relations diplomatiques qu’avec la Corée ; seules la Chine et la Hollande sont autorisées à commercer avec lui. Les chrétiens sont expulsés ou exterminés : il y avait eu d’abord les marchands portugais, puis saint François Xavier avait débarqué à Kagoshima, en 1549, et les missions jésuites s’étaient développées dans les campagnes. Le pays est désormais administré par deux cent grands seigneurs, les daïmyos. L’ordre, sinon la paix, règne. Mais, le reste du monde frappe à la porte. Les Etats-Unis sont les plus insistants et, en 1854, la convention de Kanagawa leur ouvre deux ports de commerce. Les puissances européennes réclament et obtiennent leur part du gâteau. Ces concessions déstabilisent le shogunat. Adversaires et partisans de l’ouverture s’affrontent. Les premiers l’emportent et obtiennent la restauration de l’empire en 1868 (empereur Mutsuhito). Comme cela arrive souvent, les vainqueurs adoptent une bonne partie des idées des vaincus (les vainqueurs sont réalistes…) et l’ère Meiji qui commence verra le Japon adopter certaines institutions occidentales : un ordre politique légal, une organisation économique, une armée impériale régulière… A cela, il faut ajouter un système éducatif apte à diffuser de nouvelles connaissances et à assurer la fidélité de tous à l’empereur et à la nation. Le christianisme est toléré. Si la centralisation du pouvoir est réaffirmée, l’organisation féodale est démantelée ; les samouraïs sont désarmés et leurs révoltes écrasées. Pour mettre à l’épreuve ces belles nouveautés, on fait la guerre (contre la Chine, en 1895, et la Russie, en 1905). Les résultats sont encourageants, le Japon y gagne la Corée, Formose… L’ère Meiji se termine, l’ère Taisho (1912-1926) démarre… par la Première Guerre mondiale. Contre l’Allemagne, en vertu d’accords nippo-britanniques. Les frustrations d’après guerre à propos des gains territoriaux escomptés vont peser lourd dans les décennies suivantes. Mais enfin, l’ère Taisho est, comme ailleurs, celle du charleston et du jazz. L’ère Showa (1926-1989) voit, dans un premier temps, triompher le militarisme : 1931, invasion de la Mandchourie ; 1937, invasion de la Chine ; 1940, invasion de l’Indochine (le Japon a rejoint l’Axe) ; 1941, Pearl Harbor (7 décembre), invasion de la Malaisie, des Philippines, de l’Indonésie, de la Papouasie, de la Birmanie… Mais, le 5 juin 1942, les Américain remportent la bataille de Midway. La guerre bascule. Le Japon recule. Au début de 1945, le général Leclerc le bouscule en Indochine. Les 6 et 9 août, des bombes atomiques sont larguées sur Hiroshima et Nagasaki. A cette échelle de destruction, le pays n’a plus les moyens de riposter. Le général MacArthur reçoit sa capitulation le 2 septembre. Les troupes US s’installent dans l’archipel. MacArthur est fait gouverneur ; au programme : reconstruction, rapatriement des Japonais disséminés en Asie, démocratisation. L’empereur est écarté du pouvoir ; il redevient un symbole. On essaie de purger le pays du militarisme. C’est la guerre de Corée (1950-1953) qui est l’occasion de la ré-industrialisation, le Japon étant une base arrière des Etats-Unis. Le 8 septembre 1951, le traité de paix de San Francisco, permet de mettre un terme à l’occupation (1952). Le pays retrouve ses marques. En 1965, il normalise ses relations avec la Corée du Sud. On est à la veille du « miracle économique » (11% de croissance annuelle du PNB entre 1965 et 1970). Retour gagnant en Asie et dans le monde. Le choc pétrolier de 1973 est surmonté. En 1972, Chine et Japon avaient déclaré la fin de l’état de guerre (traité de paix en 1978).
Politique
La Japon est une monarchie constitutionnelle, régie par la Constitution de 1947. L’Empereur est le symbole de l’Etat. Le parlement (la diète), qui détient le pouvoir législatif, est bicaméral : une chambre basse, la chambre des Représentants (480 membres), et une chambre haute, la chambre des Conseillers (242 membres). Le premier ministre, chef de l’exécutif, est choisi par le parlement (dont il doit être membre) et nommé par l’Empereur. Il nomme et révoque les ministres. Le gouvernement est composé d’une majorité de ministres issus du parlement. Tous doivent être civils.
Célébrité
Sei Shonagon (vers 973 – après 1000) a écrit aux environs de l’an mil ; par sa forme en archipel et sa tonalité personnelle, son œuvre fait date dans la littérature japonaise et mondiale. Sa rivalité avec l’autre grande dame de l’ère Heian, Murasaki Shikibu, auteur du Dit du Genji, est restée dans les annales. Yamamoto Yohji (né en 1943) est une étoile de la haute-couture et l’un des protagonistes d’une culture mondialisée. Sa conception sculpturale et épurée du vêtement doit beaucoup aux costumes traditionnels japonais, dont il n’a cessé d’interpréter les formes. Hakuho Sho (Munkhbat Davaajargal, né en 1985) est un lutteur de Sumo d’origine mongole. 69e yokozuna, le rang le plus élevé de la discipline, il est un exemple de l’ouverture de la culture japonaise (le sumo est japonais comme le cricket british) aux étrangers, dans la mesure où ils en acceptent les règles et les contraintes. Yamamoto Jocho (1659-1719), samouraï et compilateur. Il a écrit le Hagakure, célèbre manuel pratique et éthique du guerrier, qui, après avoir occupé les loisirs de générations de tireurs de sabre, a inspiré Jim Jarmusch pour Ghost Dog (1999). Godzilla (né en 1954), le lézard géant, est un fils d’Hiroshima et de la dissuasion nucléaire. Libéré des profondeurs du temps et de l’inconscient japonais par la bombe atomique, il n’a cessé, de série B en série Z, de raviver l’angoisse que suscite la destruction de masse. Kurosawa Akira (1910-1998) est l’un des maîtres du cinéma japonais. De la stature d’un John Ford, il s’est illustré, de façon flamboyante, dans presque tous les genres : épique, noir, social, onirique, sabre… Il n’a pas craint de se mesurer à Shakespeare et Dostoïevski. Takeuchi Naoko (née en 1967) est mangaka, auteur de mangas à succès de style shojo (qui voient une jeune fille passer à l’âge adulte dans un contexte de dérèglement cosmique). Une figure, donc, de cette forme que le métro a imposée à l’art graphique et à l’épopée.
Savoir-vivre
Le pourboire ne fait pas partie des mœurs japonaises. Laisser un pourboire peut même être considéré comme « insultant » ! Les guides locaux sont les seules personnes auxquelles il est d’usage de laisser un pourboire : un couple donnera entre 15 euro et 20 euro par jour de visite (si l’on garde le guide plusieurs jours, compter environ 15 euro par jour). Les Japonais sont compréhensifs à l’égard des étrangers quant aux usages. Néanmoins, on se rendra la vie plus agréable (et on facilitera les choses à ses hôtes) en respectant quelques règles de base. Avant de prendre un bain public, bien se laver (cheveux compris), et bien se rincer, aux douches ou aux robinets prévus à cet effet (il est très mal vu d´entrer dans un bain avec du savon sur la peau ou du shampoing sur les cheveux). Lorsque vous entrez dans un temple, un musée, une maison, un ryokan… n’omettez pas de vous déchausser. Il est impératif d’enlever chaussures, sandales ou chaussons avant de marcher sur un tatami. On ne se mouche pas en public (on va dans des toilettes, par exemple). En revanche, renifler est tout à fait acceptable. Avoir une tenue vestimentaire au diapason des personnes et des lieux. Manger en marchant dans la rue ne se fait pas. A table : on prend tout ce qu’on a touché avec ses baguettes ; il ne faut pas pousser la nourriture directement du bol à la bouche ; ne jamais planter ses baguettes dans le riz (geste lié à des rites funéraires). Au Japon, le respect des personnes âgées est une règle sacro-sainte ; on prodigue d’ailleurs des marques de respect à toute personne plus âgée que soi. Assis par terre, évitez d´étendre les jambes ; assis sur une chaise, ou dans un fauteuil, évitez de tourner les pieds vers quelqu´un. Respectez l´intimité des personnes, notamment dans les endroits bondés (dans le métro, aux heures de pointe, vous verrez souvent des Japonais fermer les yeux pour « s´isoler »). Un dos droit est synonyme de bonne éducation, de tenue, et vous serrez d´autant plus respecté que vous vous tiendrez droit. Dans les temples et les sanctuaires, respectez scrupuleusement les consignes de comportement et parlez à voix basse. Ne traversez pas les rues à la française, n’importe comment, vous prendriez le risque de vous faire rappeler à l’ordre, par la police ou par les passants : les Japonais respectent les règles. On n’arrive pas chez quelqu’un les mains vides (le cadeau est un aspect essentiel de la culture japonaise). Les petits présents, qui n’obligent pas celui qui les reçoit, sont de bon ton. Vin, chocolat, fleurs conviennent très bien. Que ce que vous apportez n’aille pas par quatre (la sonorité du mot « quatre » est voisine de celle du mot « mort »). Les couteaux sont à proscrire ; ils « coupent » l´amitié. Soyez ponctuel à un rendez-vous et munissez-vous de cartes de visite si c’est un rendez-vous professionnel (la carte de visite est essentielle à toute relation de travail : elle indique vos rang et fonction au sein de la société que vous représentez ; le comportement et le langage de votre interlocuteur japonais s’ajusteront à cette situation). Ne faites jamais « perdre la face » à un Japonais, ne l’humiliez pas, surtout en public. Les Japonais, comme tous les êtres humains, au fond, y sont sensibles. Le « non » catégorique est à proscrire. La souplesse du caractère et du langage est très appréciée. Les manifestations de mécontentement bruyantes, incontrôlées ou violentes sont très mal reçues et vous feront perdre toute crédibilité. Dire crûment le mal que l’on pense de quelque chose n´est pas une attitude recommandée.
Achat
Le Japon est l’un des paradis du shopping ! N’hésitez pas à vous rendre sur les marchés et à parcourir les étals des temples et des sanctuaires. Profitez aussi des nombreux centres d´artisanat que vous trouverez dans la plupart des villes de province. Vous y trouverez des objets en céramique, laque, bois, bambou, bronze, washi (papier japonais traditionnel) ; de l’origami (papier plié), des boîtes de calligraphie, des peintures ukiyo-e (estampes traditionnelles), jouets et porte-bonheur ; des vêtements et tissus de coton ou de soie, des kimonos, des perles, des poupées ; des sabres ; gâteaux et confiseries ; de l’électronique, des appareils photo… On notera que les objets de qualité sont chers.
Cuisine
Pour que la cuisine traditionnelle japonaise soit bonne, il faut que les produits soient frais et que découpe et cuisson soient précises. La présentation importe et quelques idées générales sur la culture tout autant (sans sa weltanschauung, cette cuisine peut paraitre un peu étriquée). Cela étant dit, les Japonais se nourrissent tous les jours, souvent de nouilles et d’omelettes. Les sachets de pâtes lyophilisées sont plus fréquents que le fugu. Le bento, panier-repas à emporter, est une institution, au bureau ou en balade. On trouve plusieurs types de restaurants. Les ryotei offrent la meilleure cuisine traditionnelle. Fréquentés par les hommes politiques ou les gens d´affaires, qui louent parfois les services d´une geisha (dame de compagnie rompue aux arts : les messieurs Jourdain japonais n’ont pas besoin d’apprendre à faire des vers, les geishas les savent pour eux). Les kaiseki : même cuisine que dans les ryotei, sans autant d’apparat. La cuisine shojin ryori est végétarienne et liée au bouddhisme. Les restaurants qui la servent sont souvent situés aux abords des monastères. Nomiya et aka-shochin sont des tavernes, presque exclusivement fréquentées par les Japonais. Les kappo, ippin-ryoriya, koryoriya et izakaya peuvent être comparés aux bistrots français ou aux pubs anglais (on y mange sur le pouce). Il existe aussi une multitude de restaurants spécialisés dans les sushi (boulette de riz froid et poisson cru), les sashimi (lamelles de poisson cru), les yakitori (brochettes de poulet grillé), les sukiyaki (fondue de bœuf et de légumes), le shabu-shabu (autre fondue bœuf-légumes), les tempura (beignets de légumes ou de crevettes), les ramen (nouilles au bouillon), les tonkatsu (côtelettes de porc panées), les soba (nouilles de sarrasin, servies froides), les udon (nouilles de blé épaisses) ou l’unagi (anguille grillée)…
Boisson
L’eau du robinet est potable partout (et, souvent, meilleure qu’en France). Les Japonais font une grande consommation de thé (vert, d’ordinaire) : de la cérémonie traditionnelle au prosaïque thermos d’eau chaude, formules et qualités sont diverses. La bière est une autre boisson phare, blonde et légère, très bien brassée. Le saké, vin de riz (14° à 17°) bu chaud ou froid, est traditionnel (il coule à flots dans les films de Yasujiro Ozu) ; le shochu vient de Kyushu, il est distillé et plus fort (entre 25° et 45°). Le whisky est moins traditionnel, mais les Japonais en font de très bons.